L'art de la céramique traverse toute l’histoire de la civilisation chinoise qu’elle émaille de pièces d’une rare beauté dont de nombreux exemples sont exposés au musée.
Bien que la technique de la céramique ne soit pas uniquement maîtrisée par la Chine, elle a connu dans ce pays un développement extraordinaire et ininterrompu dès le néolithique, avec une grande variété allant de la céramique rouge, à la céramique blanche ou noire selon les ethnies productrices contribuant à l’essor de la civilisation chinoise.
Le grès, céramique cuite à haute température et vitrifiée, a été l’une des premières inventions dans ce long parcours. Cette nouveauté remonte à l’Âge du Bronze; elle est née dans la zone stratégique du cours inférieur du fleuve Bleu qui correspond aujourd’hui aux provinces du Jiangsu méridional, du Zhejiang septentrional et du Jiangxi du nord.
Des fours de cette région naît le grès à glaçure verte, plus familièrement connu en Occident comme "céladon", définition qui s’applique plus largement aux céramiques cuites à haute température se caractérisant par une glaçure pouvant prendre toutes les nuances du vert au bleu quel que soit le lieu de production (des céladons Yaozhou et Longquan figurent parmi les pièces exposées au musée).
La production du grès à glaçure verte s’est développée sur une très vaste période durant laquelle de nombreux progrès techniques ont été enregistrés et ont permis de créer une céramique résistante, imperméable, d’un vert évoquant le jade qui pour les Chinois est la plus précieuse des matières.
Vers le 1er siècle avant Jésus Christ, à l’époque de la dynastie Han, se diffuse en Chine septentrionale l’utilisation de la glaçure plombifère, autre innovation qui connaîtra de grands développements au cours des siècles suivants.
La production d’objets en terre cuite recouverts de glaçures de couleur brillante était destinée au mobilier funéraire et comprenait des formes s'inspirant des vases en bronze, des figurines de serviteurs, de soldats, de danseurs, de musiciens ainsi que des reproductions miniatures de maisons, de tours de guet, de porcheries, de puits et de granges. Grâce à l’ajout d’oxyde de plomb, ce type de glaçure fond à une température d’environ 800°C, ce qui a permis de gagner du temps et d’économiser du combustible. Son apparence lisse, brillante, adhérant parfaitement au corps de l’objet était très appréciée.
La coloration des glaçures était obtenue par l’ajout d’oxydes métalliques (fer, cuivre et cobalt) qui durant la cuisson en oxydation donnaient des couvertes monochromes (divers dégradés de marrons pour le fer, vert pour le cuivre et bleu pour le cobalt) La glaçure verte était la plus diffusée à l’époque Han.
Durant la dynastie Tang, la combinaison de diverses teintes de glaçures plombifères coulant sur un même objet caractérise la céramique sancai ("trois couleurs"), produite au Nord et se distinguant par de brillants contrastes chromatiques.
Les céramiques étaient soumises à une double cuisson (une pour le corps, l’autre pour la glaçure) et étaient essentiellement destinées au mobilier funéraire.